Baron.                                      97
plaignant et fon époufe feroient logés et nourris pendant deux ans aux dépens dc ladite dame de Baune; qu'au mois de mai de l'année dernière 1716, étant à Prelles avec ladite dame de Baune, il lui fit entendre qu'il ne lui convenoit pas que fa femme fût un pilier de fpectacles pendant les foires Saint-Laurent ct Saint-Germain à Paris, et qu'il la prioit de trouver bon que, dans ces intervalles, elle fût chez lui cn fa maifon de Melun : à quoi ladite dame de Baune ct fon mari contentirent volontiers, cn préfence de plufieurs perronnés dignes dc foi, qui étoient préfentes lorfqu'il le leur demanda ; quc peu de tems après les couches de fon époufe, il l'emmena cn la ville de Melun, fa demeure ordinaire, où elle refta un mois fort tranquillement ; qu'enfuite, fés affaires l'ayant obligé d'aller faire un voyage à La Rochelle ct fon époufe l'étant venue conduire, avec fa mère, de Melun à Paris, il paffa une procu­ration à fon époufe par laquelle il lui laiffoit la difpofition de fa maison _ Melun et s'obligeoit de lui payer fa penfion à Melun et lui laiffoit le revenu de fon bien pour fon entretien et fés menus plaifïrs, _, condition qu'elle ne viendroit pas à Paris en fon abfencc, cc qu'elle accepta ; mais, fitôt qu'elle eut rejoint ladite dame de Baune, fa mère, à Paris, elle ne voulut plus retour­ner à Melun avec la mère du plaignant qui y retourna feule, et ladite dame de Baune et fon mari la foulevèrent contre lui et Ie traitèrent fi indignement qu'il s'en alla faire fon voyage à La Rochelle où, malgré les juftes fujets de plainte qu'il avoit contre eux, il a toujours logé, nourri ct entretenu leur fils ainé et le nommé Cadet, homme à leur dévotion, qu'il a placé fur les vaif-feaux; qu'étant de retour en cette ville le 16 février dernier, la femme de lui plaignant, cn ayant été avertie par fés lettres et par un de fés amis de La Rochelle, s'en alla la veille a. Melun fous prétexte d'aller voir leur fils, qui eft en nourrice, et ne revint que huit jours après ; dont lui ayant fait quelques reproches, la réconciliation fe fit ainfi qu'avec les lieur et dame de Baune, qui le prièrent d'oublier le paffé, avec promeiTe qu'il feroit plus heureux à l'avenir ; qu'étant à fouper il y a quelques jours avec ladite dame de Baune, le nommé Vautier lui ayant dit quelques invectives et mauvais difeours au fujet des intérêts de la dame de Baune fans qu'elle lui impofât filence, il eut la diferétion par retenue de n'y pas répondre et de préférer de ne s'y plus trouver quand ledit Vautier y feroit et de manger feul dans fa chambre, comme il a fait depuis ; qu'un foir, étant à écrire, la femme de lui plaignant, entra ct de fang-froid lui demanda fon confentement par écrit pour fe féparer d'avec lui de corps et de biens ; que lui ayant répondu qu'il n'en étoit pas d'avis et qu'elle étoit mal confeillée, elle fe retira cn chantant des chanfons piquantes des jeux de la foire et le raillant, ce qui l'obligea le lendemain, 8 du préfent mois, d'en porter fés plaintes à la dame de Baune, fa belle-mère, à laquelle il dit que, bien loin de confentir aucune réparation, il avoit inten­tion que fa femme le fuivît à La Rochelle, où fés affaires l'appeloient, pour maintenir l'union et la paix qui devoient ê>re^îl^re««nari ct femme ; laquelle dame de Baune, au lieu dc porter refof,^^'t4'JilleîiV)n.dcfcendre, l'auroit encore davantage révoltée et portée fti"4tr"àiui vcnir^kô\que, plutôt quc de
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